La cosmogonie d'Urantia

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121. L'Époque de l'effusion de Micaël

LA COSMOGONIE D'URANTIA  -  FASCICULE 121. L'ÉPOQUE DE L'EFFUSION DE MICAËL

JE SUIS le médian secondaire qui fut jadis attaché à l'Apôtre André, et j'agis sous la supervision d'une commission, de douze membres de la Confraternité Unie des Médians d'Urantia parrainée conjointement par le chef présidant notre ordre et par le Melchizédek en fonction. Je suis autorisé à rédiger le récit des expériences de la vie de Jésus de Nazareth telles qu'elles ont été observées par mon ordre de créatures terrestres et telles qu'elles furent ensuite partiellement rapportées par le sujet humain dont j'étais le gardien temporel. Sachant combien son Maître évitait scrupuleusement de laisser des traces écrites de son passage, André refusa fermement de multiplier les copies de sa narration écrite. Un comportement similaire chez les autres apôtres de Jésus retarda considérablement la rédaction des Évangiles.

1. -- L'OCCIDENT AU PREMIER SIÈCLE DE L'ÈRE CHRÉTIENNE

Ce n'est pas au cours d'un âge de décadence spirituelle que Jésus est venu dans ce monde. Au moment de sa naissance, Urantia passait par une renaissance de pensée spirituelle et de vie religieuse comme elle n'en avait pas connue dans toute son histoire antérieure depuis Adam, et comme il n'y en a eu à aucune époque depuis lors. Lorsque Micaël s'incarna sur Urantia, le monde offrait, pour l'effusion du Fils Créateur, l'ambiance la plus favorable qui ait jamais prévalu précédemment ou se soit présentée par la suite. Au cours des siècles immédiatement antérieurs à cette époque, la culture et la langue grecques s'étaient répandues dans l'Occident et le Proche-Orient. Les Juifs étaient une race levantine de nature partie occidentale et partie orientale; ils se trouvaient donc éminemment qualifiés pour utiliser ce cadre culturel et linguistique en vue de répandre efficacement une nouvelle religion à la fois en Orient et en Occident. Ces circonstances très favorables étaient encore rehaussées par la tolérance politique du gouvernement du monde méditerranéen par les Romains.

Toute cette combinaison d'influences mondiales est bien illustrée par les activités de Paul, de qui la culture religieuse était celle d'un Hébreu d'entre les Hébreux et qui proclama en langue grecque l'évangile d'un Messie juif, tandis que lui-même était citoyen romain.

Rien de semblable à la civilisation du temps de Jésus n'a été vu en Occident avant ou depuis cette époque. La civilisation européenne fut unifié et coordonnée sous une triple influence extraordinaire:
      1. Les systèmes politiques et sociaux romains.
      2. Le langage et la culture de la Grèce -- et dans une certaine mesure sa philosophie.
      3. L'influence en rapide expansion des enseignements moraux et religieux des Juifs.

À la naissance de Jésus, le monde méditerranéen en entier était un empire unifié. Pour la première fois dans l'histoire, de bonnes routes reliaient de nombreux centres majeurs. Les mers étaient débarrassées des pirates, et une grande ère de commerce et de voyages s'ouvrait rapidement. Depuis le Christ jusqu'au XIXième siècle, l'Europe n'a plus joui d'une période semblable de commerce et de voyages.

Nonobstant la paix intérieure et la prospérité superficielle du monde gréco-romain, la majorité des habitants de l'empire languissait dans une misère sordide. La classe supérieure peu nombreuse était riche; une classe inférieure misérable et appauvrie englobait la masse de l'humanité. En ces jours-là, il n'y avait pas de classe moyenne heureuse et prospère; cette classe venait juste de naître dans la société romaine.

Les premières luttes entre les États en voie d'expansion des Romains et des Parthes avaient récemment pris fin, laissant la Syrie aux mains des Romains. À l'époque de Jésus, la Syrie et la Palestine jouissaient d'une période de prospérité, de paix relative, et de rapports commerciaux très étendus avec les pays de l'Orient et de l'Occident.

2. -- LE PEUPLE JUIF

Les Juifs faisaient partie de la race sémitique plus ancienne qui incluait aussi les Babyloniens, les Phéniciens, et les plus récents ennemis de Rome, les Carthaginois. Au début du premier siècle de l'ère chrétienne, les Juifs étaient le groupe le plus influent des peuples sémitiques, et il se trouva qu'ils occupaient une position géographique et stratégique particulière dans le monde tel qu'il était alors gouverné et organisé pour le commerce.

Beaucoup de grandes routes reliant les nations de l'antiquité passaient par la Palestine qui devint ainsi le point de contact, la croisée des chemins, de trois continents. Les voyageurs, le commerce, et les armées de Babylone, d'Assyrie, d'Égypte, de Syrie, de Grèce, de Parthie, et de Rome passèrent successivement par la Palestine. Depuis des temps immémoriaux, beaucoup de caravanes d'Orient traversaient tell ou telle partie de cette région en allant vers les rares bons ports de mer de l'extrémité orientale de la Méditerranée, d'où des bateaux transportaient leurs cargaisons à tout l'Occident maritime. Plus de la moitié du trafic de ces caravanes passait par la petite ville de Nazareth en Galilée, ou à proximité.

Bien que la Palestine fût le foyer de la culture religieuse juive et le lieu de naissance du christianisme, les Juifs étaient répandus dans le monde entier, implantés dans beaucoup de nations, et pratiquaient le commerce dans toutes les provinces des États romain et parthe.

La Grèce apportait un langage et une culture, Rome construisait les routes et unifiait un empire, mais la dispersion des Juifs, avec plus de deux cents synagogues et leurs communautés religieuses bien organisées réparties çà et là dans tout le monde romain, fournissait les centres culturels où le nouvel évangile du royaume des cieux reçut son accueil initial et d'où il se répandit par la suite aux confins de la terre.

Chaque synagogue juive tolérait une faible proportion de croyants venant de chez les Gentils, des hommes « dévots » ou « craignant Dieu », et c'est parmi ces prosélytes extérieurs que Paul opéra la majeurs partie de ses conversions au christianisme. Même au temple de Jérusalem, il y avait pour les Gentils une cour surchargée d'ornements. La culture, le commerce, et le culte de Jérusalem étaient très étroitement liés avec ceux d'Antioche. C'est à Antioche que les disciples de Paul furent appelés pour la première fois « les Chrétiens ».

La centralisation du culte au temple de Jérusalem constituait à la fois le secret de la survivance du monothéisme juif et la promesse qu'il nourrirait et répandrait dans le monde un nouveau concept élargi de l'unique Dieu de toutes les nations et Père de tous les hommes. Le service du temple à Jérusalem représentait la survivance d'un concept culturel religieux en face de la chute d'une succession de suzerains Gentils, persécuteurs raciaux de la nation juive.

Bien que le peuple juif de l'époque fût sous la suzeraineté romaine, il jouissait d'une très grande autonomie gouvernementale. Il se rappelait les héroïques exploits de délivrance alors récemment accomplis par Judas Macchabé@-@-{-`-@`-eur encore plus grand, le Messie longtemps attendu.

Le secret de la survie de la Palestine, royaume des Juifs, était intimement lié à la politique étrangère du gouvernement romain qui désirait conserver le contrôle de la grande route palestinienne de transit entre la Syrie et l'Égypte, ainsi que les terminus occidentaux des routes des caravanes entre l'Orient et l'Occident. Rome ne souhaitait pas qu'une puissance put s'élever dans le Levant avec la possibilité de brider son expansion future dans ces régions. La politique d'intrigues qui avait pour objet d'opposer la Syrie Séleucide et l'Égypte des Ptolémées conduisait à entretenir un État indépendant en Palestine. La politique romaine, la dégénérescence de l'Égypte, et l'affaiblissement progressif des Séleucides devant le pouvoir croissant des Parthes expliquent pourquoi, pendant plusieurs générations, un faible petit groupe de Juifs parvint à maintenir son indépendance à la fois contre les Séleucides au nord et les Parthes au sud. C'est donc à des circonstances fortuites que les Juifs devaient d'être libres et indépendants du gouvernement politique des peuples plus puissants qui les entouraient, mais ils l'attribuaient au fait qu'ils étaient le « peuple élu », à l'intervention directe de Jéhovah. Cette attitude de supériorité raciale leur rendit d'autant plus dur de supporter la suzeraineté romaine lorsqu'elle s'abattit finalement sur leur pays. Même à ce triste moment, les Juifs refusèrent d'apprendre que leur mission mondiale était spirituelle et non politique.

Les Juifs étaient normalement craintifs et soupçonneux à l'époque de Jésus, parce qu'ils étaient alors gouvernés par un étranger, Hérode l'Iduméen, qui s'était emparé de la suzeraineté sur la Judée en s'insinuant habilement dans les bonnes grâces des dirigeants romains. Bien qu'Hérode professât d'être loyal aux observances du cérémonial juif, il se mit à construire des temples pour nombre de dieux étrangers.

Les relations amicales d'Hérode avec les dirigeants romains permettaient aux Juifs de voyager en sécurité dans le monde. Elles frayaient donc le chemin à une pénétration accrue des Juifs, même dans les régions lointaines de l'empire romain et dans les nations étrangères avec lesquelles Rome avait des traités; les Juifs pouvaient y apporter leur nouvel évangile du royaume des cieux. Le règne d'Hérode contribua aussi beaucoup à la fusion des philosophies hébraïque et hellénique.

Hérode bâtit le port de Césarée qui contribua encore à faire de la Palestine la croisée des chemins du monde civilisé. Il mourut en l'an 4 avant l'ère chrétienne, et son fils Hérode Antipas gouverna la Galilée et la Pérée pendant la jeunesse et le ministère de Jésus, et jusqu'à l'an 39 de l'ère chrétienne. Comme son père, Antipas était un grand bâtisseur. Il reconstruisit beaucoup de villes de Galilée, y compris l'important centre commercial de Séphoris.

Les Galiléens ne jouissaient pas pleinement de la faveur des chefs religieux et des maîtres rabbiniques de Jérusalem. A la naissance de Jésus, la Galilée hébergeait plus de Gentils que de Juifs.

3. -- PARMI LES GENTILS

Bien que les conditions économiques et sociales de l'État romain ne fussent pas de l'ordre le plus élevé, il y régnait une paix intérieure et une prospérité propices à l'effusion de Jésus. Au premier siècle de l'ère chrétienne, la société du monde méditerranéen se composait de cinq classes bien définies:

   1. L'aristocratie. Les classes supérieures possédant de la fortune et le pouvoir officiel -- les groupes privilégiés et les dirigeants.

   2. Les groupes d'affaires. Les princes des marchands et les banquiers -- les grands importateurs et exportateurs -- les commerçants internationaux.

   3. La classe moyenne peu nombreuse. Bien que ce groupe fût vraiment restreint, il était très influent et fournit l'ossature de l'Église chrétienne primitive qui, encouragea ses membres à continuer d'exercer leurs divers métiers et commerces. Parmi les Juifs, beaucoup de pharisiens appartenaient à cette classe de commerçants.

   4. Le prolétariat libre. Les hommes appartenant à ce groupe avaient un statut social très médiocre ou insignifiant. Bien qu'ils fussent fiers de leur liberté, ils étaient très désavantagés parce qu'ils étaient forcés de concurrencer la main d'oeuvre esclave. Les classes supérieures les considéraient avec dédain, estimant qu'ils étaient inutiles sauf pour « la reproduction ».

   5. Les esclaves. La moitié des habitants de l'État romain se composait d'esclaves. Un assez grand nombre d'entre eux étaient des individus supérieurs qui faisaient rapidement leur chemin en S'élevant dans le prolétariat libre et même dans le commerce, mais en majorité ils étaient médiocres ou très inférieurs.

La réduction à l'esclavage, même des peuples supérieurs, caractérisait les conquêtes militaires romaines. Les maîtres disposaient d'un pouvoir absolu sur leurs esclaves. L'Église chrétienne primitive était composée en grande partie de ces esclaves et des classes inférieures de la population.

Les esclaves supérieurs recevaient souvent des salaires qu'ils pouvaient économiser pour acheter leur liberté. Beaucoup de ces esclaves émancipés s'élevaient à de hautes situations dans l'État, l'Église, ou le monde des affaires. Ce sont précisément ces possibilités qui rendirent l'Église chrétienne primitive si tolérante envers cette forme modifiée d'esclavage.

Au premier siècle de l'ère chrétienne, il n'y avait pas de problème social général. La majeure partie de la population se considérait comme appartenant au groupe où le hasard l'avait fait naître. Il y avait toujours une porte ouverte par laquelle les individus doués et capables pouvaient s'élever des classes inférieures aux classes supérieures de la société romaine, mais les gens acceptaient généralement leur rang social. Ils n'avaient pas de conscience de classe et ne considéraient pas les distinctions de classes comme mauvaises ou injustes. Le christianisme n'était en aucun sens un mouvement économique ayant pour but de pallier la misère des classes opprimées.

Les femmes avaient plus de liberté dans tout l'empire romain qu'en Palestine avec leur statut limité, mais la dévotion familiale et la gentillesse naturelle des Juifs surpassaient de loin celles du monde des Gentils.

4. -- LA PHILOSOPHIE DES GENTILS

Au point de vue moral, les Gentils étaient quelque peu inférieurs aux Juifs, mais il existait dans le coeur des Gentils un vaste terrain de bonté naturelle et un potentiel d'affection humaine où la semence du christianisme pouvait germer et produire une abondante récolte de caractères moraux et de réussites spirituelles. Le monde des Gentils était alors dominé par quatre grandes philosophies, toutes plus ou moins dérivées du platonisme grec primitif. Ces écoles de philosophie étaient les suivantes:

   1. Les  Épicuriens. Cette école de pensée était consacrée à la poursuite du bonheur. Les meilleurs Epicuriens ne s'adonnaient pas aux excès sensuels. Leur doctrine eut au moins le mérite d'aider les Romains à se délivrer d'une forme désastreuse du fatalisme; elle enseignait que les hommes avaient faire quelque chose pour améliorer leur statut terrestre. Elle combattit efficacement les superstitions ignorantes.

   2. Les Stoïciens. Le stoïcisme était la philosophie supérieure des meilleures classes. Les Stoïciens croyaient qu'un Destin-Raison directeur dominait toute la nature. Ils enseignaient que l'âme de l'homme était divine et emprisonnée dans un corps mauvais de nature physique. L'âme de l'homme atteignait la liberté en vivant en harmonie avec la nature, avec Dieu, et ainsi la vertu devenait sa propre récompense. Le stoïcisme s'éleva à une moralité sublime, à des idéaux qui ne furent jamais surpassés depuis lors par aucun système de philosophie purement humain. Les Stoïciens se déclaraient «descendants de Dieu », mais ils ne réussirent pas à le connaître, et donc pas à le trouver. Le stoïcisme resta une philosophie et ne devint jamais une religion. Ses adeptes cherchaient à mettre leurs pensées à l'unisson de l'harmonie de la Pensée Universelle, mais ne parvinrent pas à se considérer comme les enfants d'un Père aimant. Paul inclinait fortement vers le stoïcisme lorsqu'il écrivit: « Dans quelque état que je me trouve, j'ai appris à en être satisfait » (1).

  (1) Épître aux Philippiens IV-11.

   3. Les Cyniques. Bien que les Cyniques fissent remonter leur philosophie à Diogène l'Athénien, ils tiraient une grande partie de leur doctrine des vestiges des enseignements de Machiventa Melchizédek. Autrefois, le cynisme avait plus tenu de la religion que de la philosophie. Tout au moins les Cyniques rendirent-ils démocratique leur religio-philosophie. Dans les campagnes et sur les places des marchés, ils prêchaient continuellement leur doctrine que « l'homme pouvait se sauver s'il le voulait ». Ils prônaient la simplicité et la vertu, et pressaient les hommes d'affronter la mort avec intrépidité. Les prédicateurs cyniques itinérants contribuèrent largement à préparer la populace spirituellement affamée à la venue des missionnaires chrétiens qui arrivèrent plus tard. Leurs sermons populaires ressemblaient beaucoup aux Épîtres de Paul par leur plan et leur style.

   4. Les Sceptiques. Le scepticisme affirmait que la connaissance était trompeuse et que la conviction et l'assurance étaient impossibles. C'était une attitude purement négative qui ne se répandit jamais beaucoup.

Ces philosophies étaient semi-religieuses et souvent fortifiantes, morales, et ennoblissantes, mais leur niveau était généralement trop élevé pour le commun des mortels. À l'exception peut-être du cynisme, c'étaient des philosophies pour les forts et les sages, et non des religions de salut destinées également aux pauvres et aux faibles.

5. -- LES RELIGIONS DES GENTILS

Au cours des âges précédents, la religion avait principalement été une affaire de tribu ou de nation; elle n'avait pas souvent été un sujet d'intérêt pour les individus. Les Dieux étaient ceux des tribus et des nations, mais n'étaient pas des Dieux personnels. Les systèmes religieux n'apportaient guère de satisfaction aux aspirations spirituelles individuelles de la moyenne des gens ordinaires.

À l'époque de Jésus, les religions de l'Occident comprenaient:

   1. Les cultes païens. C'étaient des combinaisons de mythologies, de patriotismes, et de traditions helléniques et latines.

   2. L'adoration de l'empereur. La déification de l'homme comme symbole de l'État froissait profondément les Juifs et les Chrétiens primitifs; elle conduisit directement le gouvernement romain à persécuter cruellement les deux Églises.

   3. L'astrologie. Cette pseudoscience de Babylone se transforma en une religion dans tout l'empire gréco-romain. Même en notre XXe siècle, les hommes ne sont pas entièrement libérés de cette croyance superstitieuse.

   4. Les religions des mystères. Sur ce monde spirituellement affamé s'était abattu un flot de cultes mystérieux, d'étranges et nouvelles religions du Levant, qui avaient passionné les gens du commun et leur avaient promis le salut individuel. Ces religions devinrent rapidement la croyance acceptée par des classes inférieures du monde gréco-romain, et contribuèrent beaucoup à préparer le chemin à la diffusion rapide des enseignements chrétiens, qui leur étaient bien supérieurs. Ceux-ci présentaient en effet un concept majestueux de la Déité associé à une théologie mystérieuse pour les intelligents et à une profonde offre de salut pour tous, y compris les hommes ordinaires de ce temps, qui étaient ignorants mais spirituellement affamés.

Les religions des mystères sonnèrent le glas des croyances nationales et aboutirent à la naissance de nombreux cultes personnels. Les mystères étaient nombreux, mais présentaient tous les caractéristiques suivantes:

   1. Un mythe légendaire, un mystère -- d'où leur nom. En règle générale, ce mystère concernait l'histoire de quelque dieu, sa vie, sa mort, et sa résurrection. On en trouve un exemple dans les enseignements du mithracisme, qui fut pendant un certain temps contemporain du culte croissant du christianisme selon Paul et lui fit concurrence.

   2. Les mystères étaient interraciaux et non nationaux, personnels et fraternels. Ils donnèrent naissance à des confraternités religieuses et à de nombreuses sociétés sectaires.

   3. Les services religieux des mystères se caractérisaient par des cérémonies d'initiation compliquées et par d'impressionnants sacrements de ce culte. Leurs rites et leurs rituels secrets étaient parfois macabres et révoltants.

   4. Quels que fussent la nature de leurs cérémonies ou le degré de leur excès, ces mystères promettaient invariablement le salut à leurs zélateurs, «la délivrance du mal, la survie après la mort, et une vie durable dans des royaumes de félicité au delà de ce monde de tristesse et d'esclavage ».

Ne commettez pas l'erreur de confondre les enseignements de Jésus avec les mystères. La popularité des mystères révèle qui les hommes cherchent à survivre, ce qui dépeint une faim et une soif réelles de religion personnelle et de droiture individuelle. Bien que les mystères n'aient pas satisfait ces aspirations d'une manière adéquate, ils préparèrent le chemin à l'apparition subséquente de Jésus, qui apporta vraiment à ce monde le pain de vie et l'eau vive.

Dans un effort pour utiliser les nombreuses adhésions aux meilleurs types de religions des mystères, Paul fit subir certaines adaptations aux enseignements de Jésus de manière à les rendre plus acceptables par un grand nombre de personnes susceptibles d'être converties. Même le compromis de Paul sur les enseignements de Jésus (le christianisme) était supérieur au meilleur des mystères en ce sens que:

   1. Paul enseignait une rédemption morale, un salut éthique. Le christianisme orientait vers une nouvelle vie et proclamait un nouvel idéal. Paul renonça aux rites magiques et aux enchantements cérémoniels.

   2. Le christianisme présentait une religion qui s'attaquait aux solutions définitives du problème humain, car non seulement il offrait de vous sauver de la douleur et même de la mort, mais il promettait aussi de vous délivrer du péché, après quoi vous seriez pourvu d'un caractère droit comportant des qualités de survie éternelle.

   3. Les mystères étaient édifiés sur des mythes. Le christianisme tel que Paul le prêchait était basé sur un fait historique: l'effusion de Micaël, le Fils de Dieu, sur l'humanité.

La moralité chez les Gentils n'était pas nécessairement liée à la philosophie ou à la religion. Hors de Palestine, les gens n'avaient pas toujours l'idée qu'un prêtre était censé mener une vie morale. La religion juive, puis les enseignements de Jésus, et plus tard le christianisme évoluant de Paul, furent les premières religions européennes à saisir d'une part la morale et d'autre part l'éthique, en insistant pour que les dévots prêtent quelque attention aux deux.

Jésus naquit en Palestine parmi les hommes de cette génération dominés par des systèmes de philosophie incomplets et troublés par des cultes religieux complexes. C'est à cette génération qu'il donna ultérieurement son évangile de relation personnelle -- la filiation avec Dieu.

6. -- LA RELIGION HÉBRAÏQUE

Vers la fin du premier siècle avant le Christ, la pensée religieuse de Jérusalem avait été profondément influencée et quelque peu modifiée par les enseignement@-@-{-`-@`- des écoles orientales et occidentales de pensée hébraïque, Jérusalem et le reste de l'Occident ainsi que le Levant adoptèrent en général le point de vue des Juifs de l'Ouest, le point de vue helléniste modifié.

Au temps de Jésus, trois langages prévalaient en Palestine: la masse du peuple employait un dialecte araméen, les prêtres et les rabbins parlaient l'hébreu, et les classes supérieures de la population juive utilisaient en général le grec. Les Écritures hébraïques furent bientôt traduites en grec à Alexandrie, ce qui contribua dans une large mesure à la prédominance ultérieure des pratiquants grecs de la culture et de la théologie juives. Les écrits des maîtres chrétiens ne devaient pas tarder à apparaître dans la même langue. La renaissance du judaïsme date de la traduction en grec des Écritures hébraïques. Cette influence fut décisive pour faire dériver ultérieurement le culte chrétien de Paul vers l'Occident et non vers l'Orient.

Bien que les croyances juives hellénisantes fussent très peu influencées par les enseignements des Épicuriens, elles étaient sérieusement affectées par la philosophie de Platon et les doctrines d'abnégation des Stoïciens. Le grand envahissement du stoïcisme est illustré par le Quatrième Livre des Macchabées. La double pénétration de la philosophie platonicienne et des doctrines stoïciennes ressort dans la Sagesse de Salomon. Les Juifs hellénisés apportèrent aux Écritures des Hébreux une telle interprétation allégorique qu'ils ne trouvèrent aucune difficulté à conformer la théologie hébraïque à la philosophie aristotélienne qu'ils révéraient. Mais tout cela conduisit à une confusion désastreuse, jusqu'à ce que Philon d'Alexandrie prit en main ces problèmes. Il s'occupa d'harmoniser méthodiquement la philosophie grecque et la théologie hébraïque, et en fit un système compact et assez cohérent de croyances et de pratiques religieuses. C'est cet enseignement ultérieur de philosophie grecque et de théologie hébraïque conjuguées qui prévalait en Palestine au moment où Jésus y vécut et y enseigna. Paul l'utilisa comme fondation pour bâtir son culte chrétien plus élevé et plus lumineux que les autres.

Philon était un grand maître. Depuis Moïse on n'avait pas vu d'homme exerçant une influence aussi profonde sur la pensée religieuse du monde occidental. Quant à la combinaison des meilleurs éléments issus des systèmes contemporains d'enseignement moral et religieux, il y eut sept éducateurs humains exceptionnels: Séthard, Moïse, Zoroastre, Lao-Tsé, Bouddha, Philon, et Paul.

Philon avait commis des inconséquences dans son effort pour combiner la philosophie mystique grecque et les doctrines romaines des stoïciens avec la théologie juridique des Hébreux. Paul reconnut beaucoup ces erreurs, mais pas toutes, et les élimina sagement de sa théologie fondamentale préchrétienne. Philon fraya la voie à Paul pour rétablir plus complètement le concept de la Trinité du Paradis, qui avait été longtemps en veilleuse dans la théologie juive. Sur un seul sujet Paul ne réussit ni à se maintenir à la hauteur de Philon, ni à surpasser les enseignements de ce Juif d'Alexandrie riche et instruit; il s'agissait de la doctrine de l'expiation. Philon enseigna que le seul moyen de se libérer de la doctrine du pardon était le versement du sang. Philon soupçonna peut-être aussi plus clairement que Paul la réalité et la présence des Ajusteurs de Pensée. Mais la théorie de Paul sur le péché originel, les doctrines de la culpabilité héréditaire, du mal inné, et de sa rédemption étaient partiellement d'origine mithriaque et avaient peu de points communs avec la théologie hébraïque, ou avec la philosophie de Platon, ou avec les enseignements de Jésus. Certains aspects de l'enseignement de Paul concernant le péché originel et l'expiation provenaient de Paul lui-même.

L'Évangile de Jean, le dernier des récits de la vie terrestre de Jésus, s'adressait aux peuples occidentaux et présente son histoire en s'inspirant largement du point de vue des Chrétiens d'Alexandrie de la seconde heure, qui étaient aussi des disciples de l'enseignement de Philon.

À peu près à l'époque du Christ, un étrange revirement de sentiment envers les Juifs se produisit à Alexandrie qui était précédemment une forteresse pour eux; une virulente vague de persécution partit de là et gagna même Rome d'où des milliers de Juifs furent bannis. Mais cette campagne dénaturant les faits fut de courte durée; le gouvernement impérial ne tarda pas à rétablir entièrement dans tout l'empire les libertés des Juifs qu'il avait restreintes.

Quel que fût l'endroit du vaste monde où les Juifs se trouvaient dispersés par le commerce ou l'oppression, ils gardaient d'un commun accord leur coeur centré sur le temple sacré de Jérusalem. La théologie juive survécut telle qu'elle était interprétée et pratiquée à Jérusalem, bien qu'à plusieurs reprises elle ait été sauvée de l'oubli par l'intervention opportune de certains éducateurs babyloniens.

En foule comptant jusqu'à deux millions et demi de personnes, les Juifs dispersés avaient l'habitude de venir à Jérusalem pour célébrer leurs fêtes religieuses nationales. Quels que fussent les dissentiments théologiques entre les Juifs de l'Est (babyloniens) et ceux de l'Ouest (helléniques), ils étaient tous d'accord pour garder Jérusalem comme centre de leur culte et pour continuer à y attendre la venue du Messie.

7. -- JUIFS ET GENTILS

À l'époque de Jésus, les Juifs étaient parvenus à un concept stable de leur origine, de leur histoire, et de leur destinée. Ils avaient construit un mur de séparation rigide entre eux et le monde des Gentils, et considéraient toutes les habitudes des Gentils avec un suprême dédain. Ils adoraient la lettre de la loi et pratiquaient une forme de droiture personnelle basée sur le faux orgueil de leur généalogie. Ils s'étaient forgé des notions préconçues au sujet du Messie promis, et la plupart de leurs espérances envisageaient un Messie qui viendrait comme un élément de leur histoire nationale et raciale. Pour les Hébreux de ce temps-là, la théologie juive était irrévocablement établie et fixée pour toujours.

Les enseignements et les pratiques de Jésus concernant la tolérance et la bonté allaient à l'encontre de ce très ancien comportement des Juifs envers les autres peuples, qu'ils considéraient comme païens. Pendant des générations, les Juifs avaient entretenu vis-à-vis du monde extérieur une attitude qui leur rendait impossible d'accepter les enseignements du Maître sur la fraternité spirituelle des hommes. Ils ne voulaient pas partager Jéhovah à égalité avec les Gentils, et répugnaient également à accepter comme Fils de Dieu un être qui enseignait des doctrines aussi nouvelles et étranges.

Les scribes, les pharisiens, et la prêtrise maintenaient les Juifs dans un terrible esclavage de ritualisme et de légalité, une servitude bien plus réelle que celle de la loi politique romaine. Les Juifs de l'époque de Jésus n'étaient pas seulement asservis à la loi, mais aussi liés par les exigences serviles des traditions qui impliquaient et envahissaient tous les domaines de la vie personnelle et sociale. Des règles de conduite minutieuses poursuivaient et dominaient tous les Juifs loyaux. Il n'y eut rien de surprenant à les voir rejeter; l'un d'eux qui prétendait ne pas tenir compte de leurs traditions sacrées et qui osait faire fi de leurs règles de conduite sociale, honorées depuis si longtemps. Ils ne pouvaient guère accueillir favorablement les enseignements d'un homme qui n'hésitait pas à entrer en conflit avec des dogmes qu'ils considéraient comme établis par leur père Abraham en personne. Moïse leur avait donné leur loi, et ils ne voulaient pas faire de compromis.

Au premier siècle de l'ère chrétienne, l'interprétation verbale de la loi par les éducateurs reconnus, les scribes, avait acquis une autorité plus haute que la loi écrite elle-même. Tout cela rendait plus facile à certains chefs religieux des Juifs d'ameuter le peuple contre l'acceptation d'un nouvel évangile.

Ces circonstances rendaient impossible aux Juifs d'accomplir leur destinée divine comme messagers du nouvel évangile d'indépendance religieuse et de liberté spirituelle; ils n'arrivaient pas à briser les liens de la tradition. Jérémie avait annoncé la « loi qui devait être écrite dans le coeur des hommes » (1). Ézéchiel avait parlé d'un « nouvel esprit qui devait vivre dans l'âme de l'homme » (2), et le Psalmiste avait prié pour que Dieu « crée un coeur intérieur pur et renouvelle un esprit droit » (3). Mais quand la religion juive des bonnes oeuvres et de l'esclavage de la loi tomba victime de la stagnation due à l'inertie des traditions, le mouvement d'évolution religieuse se déplaça vers l'ouest chez les peuples européens.
  (1) Jérémie XXXI-33.
  (2) Cf. Ézéchiel XI-19 et XXXVI-27.
  (3) Psaume LI-10.

C'est ainsi que d'autres peuples furent appelés à apporter au monde une théologie en progrès, un système d'enseignement qui incorporait la philosophie des Grecs, la loi des Romains, la moralité des Hébreux, et l'évangile de sainteté personnelle et de liberté spirituelle formulé par Paul et basé sur les leçons de Jésus.

Le culte chrétien de Paul faisait ressortir sa moralité comme un signe de naissance juive. Les Juifs considéraient l'histoire comme la providence de Dieu -- Jéhovah au travail. Les Grecs apportèrent au nouvel enseignement des concepts plus clairs de la vie éternelle. Les doctrines théologiques et philosophiques de Paul furent influencées non seulement par les enseignements de Jésus, mais par Platon et Philon. Son éthique fut inspirée non seulement par le Christ, mais aussi par les Stoïciens.

L'évangile de Jésus tel que Paul l'avait incorporé dans le culte du christianisme d'Antioche se mélangea avec les enseignements suivants:
   1. Les raisonnements philosophiques des prosélytes grecs du judaïsme, y compris certains de leurs concepts de la vie éternelle.
   2. Les enseignements attrayants des cultes prédominants des mystères, et spécialement les doctrines mithriaques de rédemption, de rachat, et de salut par le sacrifice fait par un certain dieu.
   3. La robuste moralité de la religion juive établie.

À l'époque de Jésus, l'empire romain de la Méditerranée, le royaume des Parthes, et les peuples adjacents avaient tous des idées sommaires et primitives au sujet de la géographie du monde, de l'astronomie, de la santé, et de la maladie. Ils furent naturellement stupéfaits par les nouveaux enseignements saisissants du charpentier de Nazareth. Les idées de possession par de bons ou de mauvais esprits ne s'appliquaient pas uniquement aux êtres humains; beaucoup de gens considéraient que chaque arbre et chaque rocher étaient possédés par un esprit. C'était un âge d'enchantements, et chacun considérait les miracles comme des incidents ordinaires.

8. -- ÉCRITS ANTÉRIEURS

Autant qu'il était possible et compatible avec notre mission, nous nous sommes efforcés d'utiliser et, dans une certaine mesure, de coordonner les archives existantes ayant rapport à la vie de Jésus sur Urantia. Bien que nous ayons pu prendre connaissance des écrits perdus de l'apôtre André et que nous ayons bénéficié de la collaboration d'une vaste foule d'êtres célestes qui se trouvaient sur terre au temps de l'effusion de Micaël (notamment son Ajusteur Personnalisé) nous avons eu l'intention de nous servir également des Évangiles dits de Matthieu, de Marc, de Luc, et de Jean.

Ces écrits du Nouveau Testament ont eu leur origine dans les circonstances suivantes:

1. L'Évangile de Marc. À l'exception des notes d'André, c'est Jean Marc qui écrivit la première, la plus courte, et la plus simple histoire de la vie de Jésus. Il présenta le Maître comme un ministre, un homme parmi les hommes. Bien que Marc fût un jeune garçon qui avait été témoin de beaucoup de scènes qu'il décrit, son récit est en réalité l'Évangile selon Simon Pierre. Marc s'associa de bonne heure avec Pierre, et plus tard avec Paul. Il écrivit son histoire à l'instigation de Pierre et à la demande instante de l'Église de Rome. Sachant avec quelle persistance le Maître avait refusé d'écrire ses enseignements pendant son incarnation sur terre, Marc, comme les apôtres et d'autres disciples influents, hésitait à les mettre par écrit. Mais Pierre sentit qu'à Rome l'Église avait besoin de s'appuyer sur un récit écrit, et Marc consentit à entreprendre sa préparation. Il rédigea beaucoup de notes avant le décès de Pierre en l'an 67. Conformément au cadre approuvé par Pierre, il commença sa narration pour l'Église de Rome peu de temps après la mort de Pierre. L'Évangile fut achevé vers la fin de l'an 68. Marc l'écrivit entièrement de mémoire et d'après les souvenirs de Pierre. Ce document a été considérablement modifié depuis lors. De nombreux passages en ont été supprimés, et des additions ultérieures y ont été faites pour remplacer la cinquième et dernière partie de l'Évangile original qui fut détachée du premier manuscrit et perdue avant même d'avoir été copiée. Le récit de Marc, en conjonction avec les notes d'André et de Matthieu, fut la base écrite de tous les récits évangéliques ultérieurs qui cherchèrent à peindre la vie et les enseignements de Jésus.

2. L'Évangile de Matthieu. L'Évangile dit selon Matthieu est le récit de la vie du Maître écrit pour l'édification des Juifs chrétiens. L'auteur de ce document cherche constamment à montrer que, dans la vie de Jésus, beaucoup de choses furent faites « afin que s'accomplisse la parole du prophète ». L'Évangile de Matthieu présente Jésus comme un fils de David et le dépeint comme montrant un grand respect pour la loi et les prophètes.

Ce n'est pas l'Apôtre Matthieu qui écrivit cet Évangile, mais Isador, un de ses disciples qui, pour faciliter son travail, disposait non seulement des souvenirs personnels de ces événements chez Matthieu, mais aussi d'un certain memento sur les leçons de Jésus, que Matthieu avait rédigé aussitôt après la crucifixion. Ces notes de Matthieu étaient écrites en araméen. Isador écrivit en grec. Il n'y avait pas d'intention de tromperie en attribuant l'oeuvre à Matthieu. En ces jours-là, les élèves avaient l'habitude d'honorer ainsi leurs maîtres.

Le récit original de Matthieu fut édité et reçut ses additions en l'an 40, juste avant que Matthieu ne quittât Jérusalem pour se lancer dans la prédication évangélique. C'était un document privé dont la dernière copie fut détruite dans l'incendie d'un monastère syrien en l'an 416.

Isador s'échappa de Jérusalem en l'an 70 après que la ville eût été cernée par les armées de Titus. Il emporta avec lui à Pella une copie des notes de Matthieu, et en l'an 71, pendant qu'il habitait Pella, il écrivit l'Évangile selon Matthieu. Isador possédait aussi les quatre premiers cinquièmes de la narration de Marc.

3. L'Évangile de Luc. Luc, le médecin d'Antioche en Pisidie, était un Gentil converti par Paul. Il écrivit une toute autre histoire la vie du Maître. C'est en l'an 47 qu'il commença à suivre Paul et à s'instruire sur la vie et les enseignements de Jésus. Luc conserve dans son récit beaucoup de la « grâce du Seigneur Jésus-Christ » car il rassembla ces faits d'après Paul et d'autres personnalités. Luc présenta le Maître comme      « l'ami des publicains et des pécheurs ». Ce fut seulement après la mort de Paul qu'il réunit ses nombreuses notes en un Évangile. Il l'écrivit en l'an 82, en Achaïe. Il projetait trois livres traitant de l'histoire du Christ et du christianisme, mais il mourut en l'an 90, juste avant d'achever le second de ces ouvrages, les « Actes des Apôtres ».

Comme matériaux de compilation pour son Évangile, Luc eut d'abord recours à l'histoire de la vie de Jésus telle que Paul la lui avait racontée. L'Évangile de Luc est donc sous certains rapports l'Évangile selon Paul. Mais Luc avait bien d'autres sources de renseignements. Non seulement il interrogea des dizaines de témoins oculaires des nombreux épisodes de la vie de Jésus qu'il relate, mais il possédait une copie de l'Évangile de Marc (c'est -dire les quatre premiers cinquièmes de ce livre), le récit d'Isador, et un bref récit fait à Antioche en l'an 78 par un croyant nommé Cédès. Luc avait aussi une édition mutilée et très répandue de quelques notes supposées prises par l'apôtre André.

4. L'Évangile de Jean. L'Évangile selon Jean relate beaucoup d'oeuvres accomplies par Jésus en Judée et aux environs de Jérusalem, et dont la description ne figure pas dans les autres récits. C'est l'Évangile dit selon Jean fils de Zébédée; bien que Jean ne l'ait pas écrit, il l'a inspiré. Depuis le manuscrit original, cet Évangile a été édité à plusieurs reprises en vue de le faire apparaître comme ayant été écrit par Jean lui-même. Au moment de composer son récit, Jean avait les autres Évangiles et vit que beaucoup de choses y avaient été omises. En conséquence, en l'an 101, il encouragea son ami Nathan, un Juif grec de Césarée, à commencer une narration écrite dont lui, Jean, fournirait les matériaux de mémoire en se référant aux trois écrits alors existants. Il n'avait pas de notes écrites personnelles. L'Épître connue sous le titre de « Première de Jean » fut écrite par Jean lui-même comme lettre de présentation du travail que Nathan exécutait sous ses directives.

Tous ces écrivains présentèrent d'honnêtes descriptions de Jésus tel qu'ils l'avaient vu, tel qu'ils se le rappelaient, ou d'après ce qu'ils avaient appris de lui, selon leur concept de ces événements lointains, plus ou moins modifié par leur ralliement ultérieur à la théologie chrétienne de Paul. Si imparfaits que soient ces documents, ils ont suffi pour changer le cours de l'histoire d'Urantia pendant près de deux mille ans.

   [TEMOIGNAGE: En exécutant ma mission de réexposer les enseignements de Jésus de Nazareth et de raconter à nouveau ses oeuvres, j'ai eu largement recours à toutes les sources d'archives et de renseignements planétaires. Mon mobile a été de préparer un récit qui non seulement éclairerait la génération des hommes actuellement vivants, mais qui serait également une aide pour toutes les générations futures. Dans la vaste réserve de renseignements mise à ma disposition, j'ai choisi ceux qui conviendraient le mieux à l'accomplissement de ce dessein. Autant que possible, j'ai tiré mes informations de sources purement humaines. C'est seulement quand ces sources ont fait défaut que j'ai eu recours à des archives supra-humaines. Lorsque des idées et des concepts de la vie et des enseignements de Jésus ont été exprimés acceptablement par un penseur humain, j'ai 'invariablement donné la préférence à ces archétypes de pensée apparemment humains. Je me suis efforcé d'adapter la terminologie pour la conformer de mon mieux à la manière dont nous concevons le sens réel et la véritable importance de la vie et des enseignements du Maître, mais autant que possible j'ai adhéré dans tous mes exposés aux concepts et aux modèles de pensée effectifs des hommes. Quand j'ai été incapable de trouver les concepts nécessaires dans les annales où les expressions humaines, j'ai eu recours en second lieu à la mémoire de mon propre ordre de créatures planétaires, les médians. Enfin, quand cette source secondaire d'information s'est révélée insuffisante, j'ai recouru sans hésitation aux sources d'information extra-planétaires.

Les mémoranda que j'ai réunis et à partir desquels j'ai préparé ce récit de la vie et des enseignements de Jésus -- outre le souvenir de ce que l'Apôtre André avait enregistré -- contiennent des joyaux de pensée et des concepts très élevés des leçons de Jésus provenant de plus de deux mille êtres humains qui ont vécu sur terre depuis l'époque de Jésus jusqu'au jour où furent rédigées les présentes révélations, ou plus exactement ces réexposés. La permission de les révéler n'a été utilisée que si les annales et les concepts des hommes ne parvenaient pas à nous fournir des modèles de pensée adéquats. Ma mission de révélation m'interdisait de recourir à des sources extrahumaines de renseignements ou d'expressions avant que je puisse témoigner que j'avais échoué dans mes efforts pour trouver dans des sources purement humaines la terminologie nécessaire.

Avec la collaboration de mes onze compagnons médians associés, et sous la supervision du Melchizédek en fonction, j'ai décrit cette histoire selon mon concept de la manière dont elle s'était réellement passée et selon mon sentiment pour en choisir la rédaction immédiate. Néanmoins, la majorité des idées et même quelques-unes des expressions effectivement employées ont leur origine dans la pensée d'hommes appartenant à de nombreuses races qui ont vécu sur terre pendant les générations intermédiaires allant jusqu'à celles qui sont encore vivantes et l'époque de la présente entreprise (1). Sous beaucoup de rapports, j'ai plus servi de collecteur et d'éditeur que de narrateur original. Je me suis approprié sans hésitation les idées et les concepts, de préférence humains, qui devaient me permettre de créer le tableau le plus efficace de la vie de Jésus et qui me qualifieraient pour réexposer ses enseignements incomparables avec la phraséologie la plus utilement frappante et la plus universellement inspiratrice. Au nom de la Confraternité des Médians Réunis d'Urantia, je reconnais avec la plus grande gratitude notre dette envers toutes les sources de documentation et de concepts qui ont été utilisées où vont l'être ci-après pour élaborer notre nouvel exposé de la vie de Jésus sur terre.]

  (1) L'année 1935 de notre ère.

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